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CREATION FRED FOREST SUR SECOND LIFE
2008
CENTRE EXPERIMENTAL DU TERRITOIRE ET LABORATOIRE
SOCIAL
PROMENADE DES ANGLAIS, NICE, FRANCE
Ouverture/ Vernissage le 28 février 2008 à 18h00
Galerie Christian
Depardieu Nice et sur Second Life
Une semaine avant les élections municipales, Fred
Forest, lance son projet de laboratoire d'idées pour le
futur. Premier thème traité à cette occasion dans une approche
esthétique, éthique, philosophique et sociale :"LE DEVELOPPEMENT DURABLE".
CONCEPT
Sous forme d'un
modèle de simulation, faisant appel à l'imagination collective,
Fred Forest poursuit son projet du Territoire du m2 carré
artistique :
- implanté à
Anserville dans un espace physique (1977)
http://www.fredforest.org/territories/
- converti en
Territoire des réseaux sur le Net (Imagina 1996),
http://www.webnetmuseum.org/html/fr/expo-retr-fredforest/actions/48_fr.htm#text
- déménagé dans
l'espace virtuel (Second Life 2008)
http://slurl.com/secondlife/Conway%203/71/40/27
Pour accéder
à cette adresse, vous devez déjà être dans Second Life,
et vous être confectionné un avatar.
FONCTIONNEMENT
Des personnalités
politiques sont invitées à venir s'exprimer et débattre
dans cet espace sur ce thème, tel qu'il apparaît dans leur
propre programme électoral (le calendrier de ces interventions
fera l'objet d'un communiqué ultérieur. Les journalistes
devront demander une accréditation pour que leur avatar
puisse y assister en temps réel). En dehors des interventions
des personnalités politiques, la visite du Centre expérimental
du Territoire et laboratoire social est libre (voir
les modalités pratiques d'accès ci-dessous)
Au fil du temps,
après les élections, le Centre Expérimental
du Territoire mettra en chantier
d'autres thèmes de débat constituant une forme de brainstorming
à l'échelle de la planète par recours aux ressources informatiques,
mettant en œuvre la carte d'authentification
capucine.net
AUTORITE MORALE
La réflexion
est placée sous la haute autorité et sagesse du philosophe
Platon, dont les ombres de la caverne (en fait objets et
entités mathématiques) toujours présentes dans la salle
du débat ne devraient pas, au contraire, empêcher sa clarté
et son authenticité
PARTICIPATION
Les internautes
visiteurs du Centre auront la possibilité de s'approprier
de parcelles interactives du Territoire, visualisées
au sol, pour faire passer leur propre message, sous forme
d'une page URL, traitant du problème débattu. Cette page
sera archivée dans une banque de données. Elle remplira
une des parcelles libres du Territoire. Les
internautes sont invités à communiquer leur URL à l'adresse
suivante : territoire@capucine.net Seules les réponses traitant
du sujet seront installées sur une des parcelles disponible.
Le quadrilatère
rose, au centre du Territoire, constitué de parcelles actives,
représente la matrice historique originelle du Territoire
matrice de Fred Forest
PARTENAIRES INTERNATIONAUX DU PROJET
LE LABORATOIRE
DES ARTS DE TORONTO
|
CANADA |
LA SLOUGHT FOUNDATION
DE PHILADELPHIE |
ETATS-UNIS
|
LE MUSEE D'ART
CONTEMPORAIN DE SAO PAULO |
BRESIL |
L'ACADEMIE LIBANAISE
DES BEAUX ARTS |
LIBAN |
L' UNVERSITE
DE SALERNE |
ITALIE |
LEGROUPE AMI |
FRANCE |
ASSOCIATION
CAPUCINE |
FRANCE |
GALERIE
10m2 SARAJEVO |
BOSNIE |
FONDATION
ITAU CULTURAL SAO PAULO |
BRESIL |
MODALITES DE PARTICIPATION ET CONDITIONS DE SEJOUR
Le Centre expérimental
du Territoire et laboratoire social met à la disposition
des avatars intéressés, pour un séjour gratuit d'une semaine
à Nice dans un hôtel de grand luxe, construit en retrait
de la Promenade des anglais (à cause de la pollution) des
niches de repos nocturnes. Cette formule satisfera les plus
exigeants. Il est vivement conseillé de se munir d'un sac
de couchage et d'un maillot de bain, la plage publique,
comme vous le constaterez, étant, sous les palmiers, à quelques
mètres des bâtiments du Centre Expérimental du Territoire.
POURQUOI LA VILLE
DE NICE A DONC A ETE CHOISIE POUR LA CREATION DU "CENTRE
DE RECHERCHE AVANCEE DU TERRITOIRE", IMPLANTE SUR LA
PROMENADE DES ANGLAIS ?
Les raisons qui
ont prévalu à ce choix s'appuient sur trois arguments déterminants
:
1-La dimension
cosmopolite et l'image mondialement reconnue d'une ville
qui doit, après cette endormie des décennies, redevenir,
comme ce fut le cas dans les années 40 à 70 : la ville d'un
certain bonheur et de la création artistique, avec, notamment,
la présence de Matisse, l'émergence de l'Ecole de Nice et
des Nouveaux Réalistes, Yves Klein, Arman et le groupe support/surface
2-La nécessité
de voir, aujourd'hui, cette ville-musée, comme pétrifiée
dans son passé prestigieux, reprendre le flambeau d'un art
de la modernité avec la montée en force des jeunes générations,
et la mise à disposition des artistes; des infrastructures
de Sophia-Antipolis pour le numérique
3-Un choix délibéré
de Fred Forest, créateur du "Centre expérimental du
Territoire" qui a été, en pionnier absolu, dès 1994,
l'universitaire et artiste français à créer à Nice un séminaire,
public de renommée européenne, dédié à tout ce qui touche
aux arts, relevant des technologies de communication :
Internet, le numérique et la réalité virtuelle. Un séminaire
d'accès libre, dans l'auditorium du MAMAC et le cadre institutionnel
de l'université. Un séminaire qui affirmait pour slogan
: le savoir de l'université et de l'art au service du
citoyen. Un séminaire qui, durant sept années consécutives,
a fonctionné, sans budget, ni de l'université, ni de la
municipalité. Ce qui montre bien deux choses :
-Le retard des
mentalités et la difficulté de nos institutions à s'adapter
au changement et à l'innovation. Il faut donc maintenant
rattraper le temps perdu
-Que ce n'est
pas l'argent qui est le seul`moteur des résultats acquis,
mais l'énergie, `la motivation et le travail. Il n'en faut
pas moins aider les arts émergents si la France ne veut
pas se contenter de briller à l'étranger qu'en matière de
lanterne rouge.
4-Enfin, la vitrine
de Nice c'est aussi au niveau mondial ; l'image mythique
de la Promenade des anglais. Il serait absurde de négliger
ce patrimoine touristique, culturel et historique. Le "Centre
expérimental du Territoire et laboratoire social",
avec son look high-tech, ouvert sur l'espace de l'union
de la Méditerranée, cher au Président de la République,
va contribuer à lui redonner le lustre qu'elle mérite, après
des années d'obsolescence.
CONTACT
WNM 33 (0) 1 45 83 00 09
Galerie Christian Depardieu Nice 33 (0) 4 97
12 12 97
press@webnetmueum.org
http://www.webnetmuseum.org
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SHADOWS AND VIRTUAL WORLD UNE EXPOSITION DE FRED
FOREST A LA GALERIE CHRISTIAN DEPARDIEU DE NICE, EN AVANT
PREMIERE DES ELECTIONS MUNICIPALES (28 février/7mars 2008)
par Paul Verdon
À cette occasion l'artiste lance sur la Promenade
des anglais le premier " Centre expérimental et laboratoire
social du Territoire", une création inédite sur Second
Live, dont la thématique développée pour cette première
session sera consacrée au développement durable.
L'allégorie de
la caverne de Platon que Fred Forest met en scène à la Galerie
Christian Depardieu de Nice, avant les élections municipales,
s'inscrit bien dans la démarche critique que l'art sociologique,
développé depuis son émergence et sa théorisation dans
les années 70. Sans que jamais le nom d'art sociologique
curieusement ne soit cité, on a pu constater, que bon
nombre d'artistes et de critiques, appartenant aux plus
jeunes générations, se sont largement inspirés de ses préceptes.
Des artistes comme Sophie Calle ou comme Thomas Hischorn,
et bien d'autres encore, dans la mouvance de l'art contextuel,
font de l'art sociologique un peu comme Monsieur
Jourdain faisait de la prose, c'est-à-dire sans le savoir.
L'histoire fera le tri. Le laboratoire qu'a constitué, un
temps, le Palais Tokyo, sous la direction de Nicolas Bourriaud,
avec l'art relationnel, en illustre le parfait exemple.
Cela tient au fait que l'art sociologique a toujours
affirmé son indépendance critique face au marché et aux
institutions d'une façon radicale. Les pratiques qui suivront
même si elles conservent le côté dialogique, participatif
et mise en scène du quotidien, ont perdu en cours de route
l'approche sociocritique et politique, pour ne devenir
que des produits banalisés relevant de ce que l'on appelle
aujourd'hui, communément, des industries culturelles.
Située au cœur
d'un des dialogues les plus importants de Platon, dans La
République, l'allégorie de la caverne expose sa théorie
de l'acquisition des connaissances. Platon montre que la
connaissance des choses nécessite un travail et des efforts
pour apprendre et comprendre.
Il en vient à démontrer que les dirigeants de
la cité doivent être " formés " pour ne venir
au pouvoir que par nécessité, et non pour l'attrait que
peut représenter l'exercice de l'autorité : il ne faut pas que les amoureux du pouvoir lui fassent
la cour, autrement, il y aura des luttes entre prétendants
rivaux.
La question est
de savoir si la maturité politique est telle aujourd'hui
que l'idée d'ouverture puisse se généraliser en fédérant
des énergies, des volontés, des intelligences, dans l'intérêt
de tous, se substituant à la pratique antérieure, traditionnelle
et primaire, de l'affrontement.
Fred Forest qui
a une longue expérience personnelle de cette belle ville
de Nice, dont il a été professeur de son université dans
les domaines les plus pointues, possède une connaissance
approfondie de ses problèmes actuels. Il en a subi, lui-même,
la dérisoire censure par l'interdiction qui a frappé son
exposition de 2005, et l'exclusion de la Galerie Christian
Depardieu de la nuit des galeries. Or voici qu'il récidive
avec une nouvelle exposition juste avant les municipales.
Le hasard fait bien les choses quelques fois. Eclectique
dans ses choix, comme on le connaît, il s'appuie, cette
fois-ci-ci, non pas sur l'évangiles comme avec son "Chemin
de croix" réalisé en octobre 2005, mais sur l'allégorie
de la caverne de Platon. Il prend pour référence le livre,
" La République ", qui, en quelque sorte, définit
la responsabilité du politique dans la cité. Il fait du
développement durable son cheval de bataille. Il estime
qu'au moment où le monde et l'humanité est soumise à de
graves problèmes, mettant en question son devenir, la responsabilité
du politique, mais celle aussi de l'artiste et du citoyen
devient majeure. Il espère que cette caverne, dans laquelle
nous sommes tous maintenus en aliénés, verra sa voûte s'ouvrir,
pour qu'au-dessus de nos têtes, brille un jour de ses mille
éclats, une lumière qui nous baignera de sa félicité...
Ce que met l'artiste en exergue dans cette action, c'est
qu'au-delà de Nice et de ses querelles de clocher, le monde
et l'humanité sont aujourd'hui en danger. Des menaces très
réelles hypothèques son avenir : pollutions diverses,
réchauffement de la planète, émissions de CO2, gaspillage
des ressources, surconsommation, extinction des espèces
naturelles, démographies non maîtrisées, famines, violences,
terrorisme etc...
Les personnalités
politiques qui briguent aujourd'hui les suffrages des municipales,
comme le préconise Platon, lui-même doivent par un effort
de "conscience " et de " connaissance",
se positionner, comme les représentants des citoyens, pour
affronter et prendre à bras le corps l'avenir de notre futur
et, surtout, celui de nos enfants. Il est temps qu'aux comportements
politiciens que cette ville de Nice a trop longtemps connu,
se substitue dans la sagesse, la concertation et l'ouverture,
ce qu'on pourrait nommer l'écologie de l'esprit.
Cette exposition
de Fred Forest constituera certes un événement international
par l'utilisation originale qu'il fait de Seconde Life (SL)
mais, également, par ses partenaires qui sont en l'occurrence :
le " Laboratoire des Arts de Toronto ", la "
Slought Foundation de Philadelphie ", le " Musée
d'Art Contemporain de Sao Paulo " et l'Académie des
beaux-arts de Beyrouth
Galerie Christian Depardieu, 64 bd Risso, BP
4169, 06303 Nice
Tel : 04 97 12 12 97
galerie.depardieu@wanadoo.fr
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http://www.fredforest.org/territories/fr/restany.html
LE TERRITOIRE DU M2 ARTISTIQUE
par PIERRE RESTANY
Passer du concept
de m2 ARTISTIQUE au concept du TERRITOIRE du m2 ARTISTIQUE,
ce n'est pas seulement opérer une extension dans l'espace,
c'est-à-dire un développement quantitatif de la notion,
c'est introduire une complexité considérable, en tous cas
extrêmement significative dans ses éléments et ses paramètres.
Quand FRED FOREST
a défini le m2 ARTISTIQUE, il l'a défini dans l'abstrait
à partir d'une volonté méthodologique, qui constituait sa
participation à l'art sociologique. Comment à partir d'un
concept abstrait, peut on arriver à une notion tangible
? En jouant justement sur les possibilités de dimension,
les possibilités de coloration que peut prendre le concept
abstrait lorsqu'il est défini par rapport à des termes concrets.
Le m2 ARTISTIQUE,
c'était le m2 de la toile, donc, de l'objet d'art. C'était,
en effet aussi, tout simplement, le "non art"
par rapport à cet art. A partir du moment où l'on jouait
sur ce genre de coloration du concept au niveau abstrait,
on a pu arriver à toute une méthodologie de l'action qui
a été celle de FRED FOREST dans le m2 ARTISTIQUE.
Passer du concept
de m2 à celui de TERRITOIRE cela implique des servitudes
de départ, qui sont réelles, concrètes, qui ne sont plus
un jeu sur les mots, mais qui sont le passage d'une abstraction
théorique et une pratique engagée. Je pense que c'est là
que se situe véritablement la charnière de l'opération dans
la logique de sa continuité. Le TERRITOIRE du m2 ARTISTIQUE
implique l'insertion de ce concept de base dans un cadre
extrêment complexe ; celui de la vie à la surface de notre
planète. La surface étant conçue comme le moyen terme, c'est-à-dire
le niveau intermédiaire entre la vie souterraine, la vie
en infrastructure et la vie en super-structure.
A partir du moment
où le territoire est conçu comme une occupation, comme un
projet d'aménagement d'une réalité tangible, il évoque évidemment
tous les problèmes que peuvent susciter ce genre de réalité.
A la limite, on pourrait dire que le TERRITOIRE du m2 ARTISTIQUE
se présente comme la volonté extrême d'une théorie et d'une
mise en pratique d'aménagement du territoire. Il est certain
que le "TERRITOIRE du m2 ARTISTIQUE" est un TERRITOIRE
"SPECIAL". Il a toutes les servitudes de n'importe
quel territoire, mais il a, en plus, des "ambitions"
et une finalité qui détermine toutes les autres, et devient,
en quelque sorte, le lien commun à toutes les servitudes
pratiques. D'abord, il faut trouver un territoire. Il faut
l'organiser comme on organise une concession. Il faut, ensuite,
le diviser en parcelles suffisamment flexibles pour qu'elles
puissent trouver des acquéreurs. Il faut ensuite intéresser
ces acquéreurs à la vie du territoire. Pour tout cela, il
faut créer une administration, et cette administration doit
organiser la vie sur le territoire, non seulement au niveau
de l'aménagement physique, mais aussi de l'aménagement moral.
Finalement, le TERRITOIRE du m2 ARTISTIQUE a acquis une
réalité physique et, dès lors, il suit le destin de toutes
les parcelles spécialisées.
Nous avions parlé,
à un moment, de "cimetière des vivants" et il
est bien certain qu'il y a dans cette idée de concession
à perpétuité une analogie frappante avecle TERRITOIRE, une
analogie même très dynamique. Autre analogie, celle du "zoo".
Par rapport à un jardin zoologique, le m2 ARTISTIQUE peut
être considéré comme un jardin anthropologique. Quelle est
la différence entre un jardin zoologique et un jardin anthropologique
? Le jardin anthropologique mobilise sur un espace volontairement
réduit et sur lequel le propriétaire a tout pouvoir, toutes
les motivations de l'individu à partir du moment où il joue
le jeu, à partir du moment où il se sent concerné par ce
genre d'occupation du territoire. Je pense que le m2 ARTISTIQUE
est en même temps une sorte de pile, une sorte d'aimant
mobilisateur des énergies dans le sens de la communication,
dans le sens de la coopération, dans le sens de l'échange.
Mais aussi dans le sens de l'auto-réalisation.
Dans le sens
de l'épanouissement individuel. C'est cette dimension qui
est la plus spirituellement dynamisante et stimulante et
c'est celle qui sera sans doute, la motivation principale
de la participation du public. Celle sur laquelle il faut
jouer de la façon la plus directe. Il est bien certain que,
dans la mesure où chaque parcelle du territoire occupe un
espace précis, est achetée et a une certaine valeur, elle
crée un rapport, non seulement mercantile, mais aussi, un
rapport d'intérêt intellectuel et affectif entre le concessionnaire
et sa concession. on ne peut pas éviter ce genre de rapport
sans parler de spéculation sur les terrains, car à ce niveau
là, la spéculation devient purement abstraite.
On passe de la
spéculation mercantile à la spéculation abstraite par la
force des choses. Au-delà même du rapport concessionnaire/concession,
il existe encore une marge et cette marge, c'est la liberté
de l'occupant. Cette liberté de l'occupant se traduit par
les possibilités les plus folles à envisager ; en ce sens,
l'administration du territoire aura des responsabilités
et des problèmes imprévisibles et à la limite peut-être,
impossibles à résoudre. Il y a là aussi, dans ce projet
de territoire dont les bases de départ sont très rigoureuses
et tangibles, une évasion vers l'inconnu. L'administration
du territoire est une administration de gestion, mais si
elle peut, à la rigueur, quand il le faut, dynamiser la
vie du territoire, elle ne peut en bloquer, censurer ou
intervenir sur les initiatives spontanées de la part des
concessionnaires des différentes parcelles.
Voilà l'ouverture
vers l'imprévu, vers la spontanéité, vers la poésie de la
vie des êtres en commun, ou simplement de la vie des êtres
tout court. Deux dimensions coexistent dans cette idée du
TERRITOIRE du m2 ARTISTIQUE : à la fois une dimension de
"contraction qui est celle de la concession géométrique
le m2 ou les multiples du m2 et une dimension "d'expansion".
Dimension de la plénitude, du degré optimum de liberté que
l'on peut exercer sur un aussi petit territoire, phénomène
qui peut être considéré comme un phénomène respiratoire,
c'est-à-dire comme un phénomène d'inhalation et d'exhaltation.
C'est l'image même de la vie qui est reflêtée dans une certaine
mesure par le miroir d'un musée d'anthropologie.
Plus j'y réfléchis,
plus je pense que la vie est un cycle. Nous avons parfois
peur des mots et c'est pour cela que nous hésitons à employer
vis-à-vis d'un tel système de concession, de gestion et
d'administration le terme de cimetière. C'est pourtant bien
ce qu'évoque ce genre de structure, mais c'est, en même
temps, l'expression la plus évidente d'une revanche de la
vie sur la mort.
Ce qui pourrait
paraître au départ comme la structure cadastrale d'un cimetière,
finit par s'épanouir dans un jardin vivant. Le jardin vivant,
c'est justement notre jardin anthropologique. C'est un jardin
d'anthropologie dans la mesure même où les hommes qui entrent
dans ce zoo, y entrent volontairement et non parce-qu'ils
y sont forcés ou capturés comme des singes. Ils y entrent
parce-qu'ils veulent réfléchir sur leur propre condition
d'homme.
C'est en quelque
sorte, un jardin de méditation au niveau de l'anthropologie
moderne, une méditation libérée des rites philosophiques
qui généralement l'accompagnent. Tout le monde est libre
de voir dans le mètre carré artistique l'espace Zen d'une
méditation sur le territoire. Ce panorama discursif sur
le territoire est loin d'être exhaustif, mais il est suffisamment
large dans ses ouvertures pour nous faire comprendre combien
et comment avec cet impact, au delà du concept artistique
et philosophique qui a été l'objet de la démarche sociologique
de FRED FOREST au départ, nous entrons désormais dans le
vif du sujet : la réalité même du tissu humain collé à la
surface de la terre. Cette rencontre avec le réel s'identifie
au retour de l'humain à la terre. Le grand enjeu de l'opération
m2 ARTISTIQUE réside dans cette occupation du territoire
sur le plan humain. Plus encore que l'aménagement du territoire,
il s'agit de créer au niveau du m2 artistique, une occupation
humaine, une occupation affective, spirituelle, et je crois
que toutes les données sont intégrées et présentes dans
le projet de FRED FOREST. Nous avons avec lui, la possibilité
de tenter une grande aventure. Une aventure humaine à partir
de bases tangibles, d'autant plus tangibles, qu'lles sont
à la portée de nos mains, à notre mesure ; il s'agit d'un
m2 ARTISTIQUE, et, un m2 reste toujours un m2, même si il
il est multiplié par deux ou par vingt, c'est-à-dire un
espace et une unité de mesure à l'immédiate portée de l'homme.
Je pense que la référence à ce rapport de proportions en
conclusion de mon discours, ne correspond pas à une réserve
ou a un rétrécissement de ma pensée mais exprime au contraire
un cri d'espoir.
C'est dans la
mesure où le m2 ARTISTIQUE est lié à sa dimension humaine
et aux motivations réflexes correspondantes de possession,
d'appropriation, de compréhension, que l'opération territoire
a un sens, une vie et un futur.
CONTACT
WNM 33 (0) 1 45 83 00 09
Galerie Christian Depardieu Nice 33 (0) 4 97
12 12 97
press@webnetmueum.org
http://www.webnetmuseum.org