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INSTALLATION,
ACTION, ANIMATION
LA
BOURSE DE L'IMAGINAIRE
CENTRE
GEORGES POMPIDOU, PARIS.
JUIN
1982
CONCEPT
:
" La
Bourse de limaginaire, la Bourse du fait divers "
a pour objectif de tester les potentialités créatives
du public dans une situation dinteraction.
Nous
pouvons constater que dans les faits divers publiés
dans la presse populaire les thèmes de ces derniers
ne sont pas étrangers aux sujets et aux mécanismes
de lart lui-même. La mort, langoisse, le
plaisir, la sexualité, la transgression, linsolite,
voire labsurde, en constituent les contenus essentiels.
Dans
la situation que Forest met en place il sagit de procéder
à un " déplacement "
de lobjet " fait divers " dun
champ vers lautre, avec pour présupposé
que le fait divers serait dans (et par) sa réduction
même lart du pauvre
De monter le tout dans
une mise en scène quelque peu parodique qui calque
son modèle sur les mécanismes et les rituels
des cotations en bourse.
Il
sagit donc bien à partir du matériau choisi
et désigné comme relevant dune " production "
de presse de suivre sa perception au travers de différents
contextes et manipulations.
DISPOSITIF
:
Durant
cinq semaines " La Bourse de l'Imaginaire "
et son dispositif visent à instaurer un vaste jeu d'échange
et de création de " faits divers "
à l'échelle nationale.
Des
équipements de communication divers sont mis en scène
dans un décor approprié : batteries de
lignes téléphoniques, répondeurs automatiques,
télex d'agences de presse, télécopieurs,
photocopieurs, régie vidéo, télématique,
installations radio, cimaises d'exposition, tableaux d'affichage
pour les cotations journalières, podium d'improvisation,
espace de traitement du courrier...
Par
la de presse (presse écrite, radio, T.V.) le public
national est invité à " inventer "
des faits divers et à en adresser les textes au Centre
Georges Pompidou par voie postale et téléphonique.
Sur place, le public du Centre dispose d'installations équipées
pour la rédaction des faits divers : machines
à écrire, matériel de bureau, tables
individuelles. Une équipe d'animation et de gestion
de l'information de quinze personnes fonctionne en continu
24 heures sur 24. Procède à la collecte des
faits divers émanant des différentes sources,
à leur présentation matérielle sur les
cimaises, à leur classement et archivage, à
leur saisie à laide dune banque de données
informatiques. Cette même équipe assure la ventilation
et l'acheminement de certains d'entre eux vers différents
supports de la presse écrite qui les publie quotidiennement.
Ponctuellement des opérations de distribution de " faits
divers " sont organisées dans le Centre,
mais aussi à l'extérieur dans Paris, sous forme
de tracts à la sortie des métros, dans les grands
magasins, dans différents lieux publics, à la
Bourse elle-même
Médias
participant à l'opération :
France-Soir,
Libération, La Dépêche du Midi, La Tribune
de Lausanne, La Vie Catholique, Le Monde, Autrement, Qui ?
Police, Le Matin, TF1, la R.T.B., France-Inter, France Culture,
l'Agence Centrale de Presse, les Nouvelles Littéraires.
Les
moyens médiatiques mis en uvre assurent à
l'action imaginée par Forest, un énorme retentissement
et, par voie de conséquence, selon son pari, une très
large participation populaire. Un numéro téléphonique
national, créé pour la circonstance, donne chaque
jour le " fait divers " ayant obtenu la
plus haute côte au marché, reçoit jusqu'à
8 000 appels quotidiens !
La
"Bourse de l'Imaginaire" proposée comme concept artistique
témoigne d'une uvre de type particulier qui relève
des réseaux de communication où le public s'implique
dans une relation de participation interactive. Ce type d'uvre,
accordé à la sensibilité contemporaine,
traduit d'une façon exemplaire, l'adaptation des formes
artistiques à l'évolution des mentalités
et des techniques.
BIBLIOGRAPHIE :
Catalogue
" Bourse de l'Imaginaire ", Centre Georges
Pompidou, Paris 1982.
Très
nombreux articles dans la presse nationale et internationale.(
Consulter bibliographie
générale).
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