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16/12/2010
PERFORMANCE FLAMMARION CENTRE POMPIDOU FRED FOREST
ART SOCIOLOGIQUE
12/12/2010
PERFORMANCE FLAMMARION CENTRE POMPIDOU FRED FOREST
Cette performance réalisée au Centre Pompidou dans le cadre de le librairie Flammarion atteste après coup de la justesse de l’analyse que fait Fred Forest sur l’art contemporain officiel en France. Un art de pur divertissement, un art marchand, fait pour une société, une société de consommation, qui court elle-même à sa propre perte
Photos et assistance technique Titus Aguigah
http://diaconescotv.canalblog.com/archives/2010/12/09/19718002.html
http://www.artpress.com/Agenda,586.media?currentCatID=19
http://diaconescotv.canalblog.com/archives/2010/11/05/19521118.html
Avec l’énergie peu commune qu’on lui connaît, il vient de réaliser un événement magistral, prouvant que tout artiste, comme tout citoyen, peut développer des capacités de résistance lui permettant de contrer les pouvoirs en place par son imagination, la force de sa volonté ainsi que par la conviction et la justesse de son combat. Le rapport de force que l’artiste a établi avec l’institution depuis son procès contre le Centre Pompidou http://www.fredforest.org/proces tourne à son avantage avec le temps. Il vient de marquer à cette occasion un point supplémentaire contre elle, en s’auto-organisant cette performance, non sans une certaine ironie, en son sein même, et à son insu!
La performance réalisée a présenté un double intérêt :
- Comme une action critique, hautement symbolique, importée et réalisée à l’intérieure de l’institution, elle-même, mettant directement en cause un de ses principaux dirigeants.
- Comme un modèle expérimental proposant une nouvelle lecture du genre PERFORMANCE par les modalités du dispositif mis en place, utilisant Second Life. Ce qui permettait, non seulement de dédoubler son aire d’action à distance, mais encore d’agencer l’espace physique de la librairie pour en proposer un autre état de perception. Un espace multiplié par la présence de spectateurs mobiles, se déplaçant en groupes en suivant la performance à l’aide de leurs iPad et de leurs ordinateurs portables, Instaurant ainsi une navigation nomade dans la librairie. Celle-ci se prêtant admirablement au flux des circulations spatiales, par les dimensions du lieu, et ses nombreuses travées, encombrées de livres, invitant à un jeu de cache cache. Sans parler de la présence virtuelle à distance de nombreux internautes, dont celle de l’artiste Patrick Moya, qui depuis un vernissage se déroulant au même moment à Monaco, intervenait dans la performance à l’aide de son mobile.
- Cette performance consacre un demi-siècle de dissidence sous la bannière de l’ART SOCIOLOGIQUE dont l’esprit et le propos sont de plus en plus adoptés par un nombre croissant d’artistes des jeunes générations.
Aide toi le ciel t’aidera ! L’artiste dont c’est la devise, vient une fois de plus de manifester sa détermination et son indépendance devant des administrations culturelles perverties par le marché, qui ne vont pas tarder à vaciller, avant de disparaître sous les effets conjugués des technologies de communication (voir Wikileaks) et d’une éthique sans cesse plus exigeante pour le devenir de nos sociétés.
Nous devons à la vérité de reconnaître que le dispositif n’a fonctionné qu’à moitié, bien que la démonstration théorique ait été pleinement réussie. La wifi du Centre mise à la disposition des visiteurs, à notre grande surprise, ne disposait pas d’une bande passante suffisante pour naviguer sur Second Life... Et, en conséquence, une borne Wifi aurait du être installée, ce qui était matériellement impossible pour l’artiste, compte tenu du caractère sauvage de son intervention. Nous avons néanmoins bénéficié de l’appui du service informatique de Flammarion qui en bricolant leur serveur (un serveur indépendant de celui du Centre Pompidou) nous a affecté au dernier moment une ligne Ethernet permettant à notre poste central d'accéder à Second Life pour assurer la performance.
Fred Forest avait pris le prétexte d’une lecture de son dernier livre “Une vie en 100 portraits “ pour justifier d’une performance qu’il n’est nullement dans les usages d’organiser par la librairie Flammarion, qui doit rendre compte en principe de ses activités au Centre Pompidou et obtenir son autorisation préalable. On a vu d’ailleurs le Centre intervenir par le passé pour que la librairie démembre une exposition qu’elle avait improvisée sur ses cimaises. D’ailleurs, Fred Forest s’était bien gardé de dire à la librairie Flammarion que les propos critiques de sa performance allaient être ciblés sur le principal responsable du Centre, chargé de l’animation du Forum pour l’art contemporain :-) Animation dont il s’acquitte, selon certains de ses collègues, avec les plus grandes difficultés, après ses annonces fracassantes lors de la prise de ses fonctions. Fred Forest s’était donc bien gardé de dire à la Librairie qu’il avait l’intention de faire la lecture à charge sur ce seul portrait parmi les 100 autres portraits de son livre. Non sans ironie, voir avec un cynisme étudié, il avait poussé sa provocation jusqu’à inviter l’intéressé à venir lui porter la contradiction (chez lui dans son propre fief...) puisque c’est au cœur du Centre Beaubourg que se déroulerait sa performance, consacrée essentiellement à sa personne. Et d’en rajouter une louche, précisant sur un ton moqueur, qu’il faisait, là, la démonstration probante que lorsque on lui interdisait de rentrer par la porte, il passait tout simplement par la fenêtre. Ce qui était une façon de provoquer l’institution et ses responsables en leur rappelant leurs limites. Fred Forest estime en effet qu’il est gagnant à tous les coups, n’ayant jamais été, peu ou prou, dépendant des largesses de l’ institution, pas plus que des médailles en chocolat qu’elle distribue.(Sur les 40.000 œuvres acquises depuis sa création pas trace d’une seule à son nom...)
Interpellant à plusieurs reprises au cours de sa performance l’intéressé, par son nom, pour voir si celui-ci était dans l’assistance ? Et sans réponse, d’ajouter désabusé, devant cette nouvelle dérobade, que les absents ont toujours tort !
Contre la censure feutrée qu’il subit depuis toujours de la part d’un milieu élitaire lié au marché, Fred Forest avance à visage découvert et invite les nombreux autres artistes, victimes de ce même ostracisme, à en faire autant. Il explique que ce système de l’art va être l’objet de profondes mutations. Mutations, qui font sentir déjà leurs effets déstabilisants. Il écrit notamment dans l’ouvrage collectif “Le dictionnaire politique de l’Internet et du numérique “ préfacé par Alain Minc :
“ L’oeuvre numérique, Parcelle-Réseau, produite à cette occasion est bien plus qu’une œuvre numérique. Il s’agit en effet, au-delà de l’image représentée et de la technique numérique utilisée, d’une œuvre critique, relevant des systèmes complexes, dans laquelle sont partie prenante, autant pour sa forme que pour son sens : le cadre social, ses acteurs et leur idéologie “.
Selon lui les artistes dignes de ce nom sont tenus de remettre du sens dans l’art et dans une société qui a perdu toutes les valeurs d’hier sans en générer (inventer) de nouvelles. Ils ont les moyens (le devoir) aujourd’hui de s’approprier du pouvoir de la parole et de l’action comme l’ont fait jadis Chateaubriand, Victor-Hugo, Emile Zola, Soljenitsyne, et bien d’autres encore, pour dénoncer les pouvoirs abusifs. C’est ce que fait en toute modestie et à sa façon Fred Forest aujourd’hui
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05/11/2010
LES VERTUS DE LA MAUVAISE REPUTATION
Un véritable brûlot comme n’en a jamais publié un artiste vivant contre le pouvoir culturel tel qu’il se manifeste aujourd’hui en France. Une déclaration de guerre contre la médiocrité et l’hypocrisie qui le caractérise, sur fond de l’argent roi, qui fait loi dans les usages courants d’une société à la dérive, ayant perdu ses repères éthiques et spirituelles.
Il a choisi de passer à l’action dès la mise en ligne et téléchargeable sur le site TEL (Serveur de thèses multidisciplinaire) :
http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00515232/fr/
de son catalogue raisonné (1963/2008) en cinq volumes illustrés, soutenu brillamment par Isabelle Lassignardie soutenue sous la direction de Françoise Bertrand-Dorléac le 26 mars 2010.
Un travail considérable et exceptionnel qui fait état en cinq volumes de la démarche artistique qu’il a accompli dans le mépris et l’ignorance feinte des responsables Français de l’art contemporain officiel, durant près d’un 1/2 siècle, et qu’il poursuit encore inlassablement, en pionnier, comme exemple à donner aux nouvelles générations
LES VERTUS DE LA MAUVAISE REPUTATION OU L’IRONIE SOCRATIQUE
LETTRE OUVERTE DE FRED FOREST A l’ADRSSE DE TOUS CEUX QUI SE SENTIRONT CONCERNES
Il en va des mauvaises réputations comme de ces habits que vous taillent sur mesure quelques esprits bien intentionnés, utilisant le plus souvent les clichés les plus éculés pour vous en costumer. Sur quoi se fonde donc leur innocente et naïve malveillance, si ce n’est sur le fait de voir leur pouvoir gravement menacé, dénoncé par un olibrius tombé du ciel comme un cheveu dans leur soupe ?
Pour l’artiste que je suis, j’estime que c’est un privilège rare que de jouir d’une si mauvaise réputation auprès de certains institutionnels de l’art contemporain officiel. Mais, essayons d’analyser ce phénomène, au-delà de l’esprit moutonnier de ceux qui incapables de penser par eux-mêmes calquent leur jugement sur celui des autres alimentant la rumeur. Si cette mauvaise réputation je la tiens pour avoir gardé mon indépendance d’esprit et mon franc parler, durant plus de quarante ans, sans jamais m’être asservi, de près ou de loin, au jeu des complaisances et des copinages croisés de ce milieu, je n’en peux que m’en réjouir. J’assume donc entièrement cette mauvaise réputation, et m’en fais même une revendication éthique première.
Si pour un artiste, être taxé « d’emmerdeur » parce qu’en toute naïveté, il estime qu’il est de son devoir de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas, constitue une impardonnable transgression, c’est tout à son crédit, et nul ne sera en mesure de le bâillonner, pas plus aujourd’hui qu’ hier.
Si pour l’artiste que je suis, c’est le fait d’avoir dénoncé avec une rare pertinence et une constance, quasi obsessionnelle, les hypocrisies et les idéologies des bien pensants, de droite comme de gauche, et d’avoir mis mes forces au service d’un humanisme authentique, qui m’oblige, aujourd’hui, à devoir endosser cette image de mauvaise réputation, je m’en trouve, pleinement satisfait. Souvenez-vous dans la Nausée, cette phrase assassine, « tas de salauds ! » que Sartre met dans la bouche de Roquentin, quand ce dernier quitte le musée de Bouville, après avoir défilé tout l’après midi devant les portraits alignés des notables de la ville.
Loin de se considérer comme un héros, et ce qui fait la force tranquille, de cet artiste, c’est que dans le bras de fer qu’il mène contre ces notables de l’art, et cela depuis des décennies, il a conscience désormais d’avoir acquis une totale indépendance. Une indépendance qui lui a ouvert, une à une, toutes les portes d’une liberté chèrement acquise. Une liberté suprême qui lui donne le sentiment exaltant de n’avoir plus rien à perdre. Ne recherchant ni le profit, ni une gloire, que ces gens-là ne sont même plus en mesure de lui donner, et que, d’année en année, il se constitue lui-même en parfaite autonomie, sans la moindre compromission avec le système en place.
Si pour un artiste, de son niveau de reconnaissance internationale, c’est le fait d’avoir stigmatisé sans relâche les connivences des fonctionnaires des institutions publiques de son pays avec le marché, qui lui vaut aujourd’hui de mériter une si mauvaise réputation, c’est dans l’ordre des choses normales dans une société au fonctionnement systémique.
Si pour un artiste, cette mauvaise réputation tient au fait d’avoir éclairé sans répit ses concitoyens sur les manipulations financières du marché en matière d’art contemporain, mettant en cause le cercle non vertueux, liant les grands collectionneurs, les banques, les galeries et certains responsables des institutions publiques, il ne peut que s’en trouver sincèrement navré. Et si quelques âmes sensibles s’en sont trouvées blessées, il fait, ici, amende honorable en promettant de ne jamais plus recommencer… après le coucher du soleil. La création soumise à la spéculation marchande c’est mise à encombrer le monde de valeurs purement décoratives et de divertissements, qui ont perdues pour la plupart le sens esthétique, philosophique, politique et critique, qui sont à notre avis, les premiers critères qui fondent l’œuvre d’art.
Alors que d’aucuns voudraient le voir raser les murs, ne voilà-t-il pas qu’il parade sur Internet, comme c’est le cas de facto, ici, avec cette lettre ouverte ! Ces responsables irresponsables, auxquels il adresse cette lettre, aussi imbus, soient-ils, de leur pouvoir administratif et politique, dont ils ne sont que les délégués temporaires et amovibles devront apprendre à leur dépens que dans les mutations communicationnelles qui se font jour, la communication verticale et unidimensionnelle tend à s’effacer, tandis qu’a contrario, le citoyen, l’artiste, le quidam, acquièrent, chaque jour un peu plus du contrepouvoir, capable de s’opposer à leur arbitraire.
Si cette mauvaise réputation tient, en grande partie, au fait, pour cet artiste d’avoir de surcroît pris la liberté de mettre en cause par un retentissant procès le Centre Georges Pompidou, dénonçant le manque de transparence dans ses acquisitions, il ne peut, bien entendu, que s’en prendre à lui même, si hélas ! la même opacité règne encore aujourd’hui…et que sur les 40.000 œuvres que constituent ses collections, pas une seule n’est de lui ! Juste retour des choses.
Si cette mauvaise réputation s’accompagne, enfin, pour un artiste de sa trempe, d’être reconnu, à la fois, comme, excusez-moi du peu : un des tous premiers pionniers de l’art vidéo, pionnier des inserts de presse, pionnier de l’art par téléphone, pionnier du Net Art et aujourd’hui pionnier de l’art sur Seconde Life… dans l’ignorance et la vacuité de ces mêmes responsables, - ses contempteurs - ce sera un signe révélateur sur les aberrations grossières du fonctionnement du système de l’art sous le beau ciel de France, et pour ces derniers, une curieuse façon, de prendre à rebrousse poil, l’éthique qui en principe devrait honorer leurs fonctions...
Et pour ce même artiste, enfin, s’il est bien crédité à son actif, de surcroît, d’avoir été co-fondateur de deux mouvements artistiques, désormais historiques, ceux de l’Art sociologique et de l’Esthétique de la communication, c’est encore bien pire pour eux, qui s’exposent ainsi avec audace, devant le jugement de l’histoire, à rafler tous les titres d’incompétence et, plus sûrement encore, ceux du ridicule… Sans les citer, ils se reconnaîtront sans peine ici. Et en particulier, celui qui par peur d’affronter mon regard, au détour d’une allée de la FIAC au carré du Louvre, il y a trois jeudi, s’est détourné précipitamment, pris de panique comme un pleutre sur mon passage, (avec pour témoin ébahi, la personne qui m’accompagnait, qui n’en revenait pas de l’emprise morale que je pouvais exercer sur ces gens là, par ma seule présence silencieuse… ). Celui-là même, dont je brosse un portrait élogieux plus vrai que nature dans mon dernier livre « UNE VIE EN 100 PORTRAITS » que publient les éditions Incognito et que l’on retrouve sur Internet. (publicité bien comprise commence par soi-même…)
Et que me disait-il donc, encore, celui là, sans doute pris d’un remord tardif, à la sortie d’un colloque se déroulant dans la petite salle à Beaubourg, à l’occasion de l’exposition sur le vide, alors que je venais d’effectuer une performance improvisée, longuement applaudie, tournant en dérision les conservateurs du Centre qui présidaient à la séance en rang d’oignons.
Il me disait, affectant un calme olympien: « L’Institution n’a pas fait sans doute pour toi ce qu’elle aurait dû faire… »
Ah pour l’information qu’il me livrait-là comme un scoop que tout le monde connaissait, cette situation valait son pesant d’or
Ce à quoi, quelque peu interloqué, mais amusé au possible, je lui rétorquais, du tac au tac, devant tant d’inconscience et de flagornerie :
« Mais c’est toi l’Institution ! »
Le problème c’est que fort de leur pouvoir administratif, et compte tenu de la lâcheté ambiante de quelques artistes du sérail qui constituent leur garde rapprochée, ces responsables n’arrivent pas à concevoir que le pouvoir sur lequel ils se crispent désespérément est, somme toute, un pouvoir dérisoire. Dérisoire, face au pouvoir de l’imagination que leur oppose un artiste, parmi d’autres, avec une détermination et une énergie sans faille. Un artiste résistant, situé aux frontières d’une mutation, là, où les artistes reprendront un jour prochain en main leur propre destin et leur véritable fonction à la fois symbolique, critique et spirituelle. Retrouvant la place qui leur ai due dans une société régénérée, dans laquelle ils seront devenus des acteurs à part entière, et non les créatures d’un système corrompu par l’argent roi, où ils auront été réduits à de vulgaires produits boursiers.
Cet artiste qui a si mauvaise réputation est en passe de gagner chaque jour un peu plus son pari fou : celui de l’utopie réaliste. Son projet de vie. Les résultats obtenus ces dernières années par sa seule énergie - et il faut bien l’admettre sans fausse modestie, par un certain talent – multipliant ses succès de Miami à Sao Paulo, de Sao Paulo à New York, de New York à Philadelphie, de Philadelphie à Naples, de Naples à Sofia, de Sofia à Beyrouth… attestant de l’intérêt de l’étranger accordé à sa démarche, alors que les poulains de l’art officiel Français piétinent lamentablement depuis des années, malgré les budgets conséquents, jetés à tort et à travers pour leur promotion.
Un pari (un combat) qu’il poursuit, jour après jour, après s’être imposé (opposé), tout seul, contre un système corrompu et décadent, qui devra prochainement reconnaître devant le bilan réalisé, les vertus déterminantes d’une mauvaise réputation.
Pour en terminer, j’emprunterai ma conclusion à André Rouillé, qui à l’occasion du grand succès de la FIAC 2010, écrit dans l’édito de sa Newsletter du 21 octobre dernier, le texte suivant, que je vous invite à méditer.
L'art contemporain est en somme victime d'un succès qui l'aliène en émoussant ses aspérités, en modérant ses audaces, en l'obligeant à une certaine respectabilité esthétique. C'est-à-dire à se renier en tant qu'art, si l'art n'est art qu'à mesure de ses capacités à bouleverser les schémas esthétiques et visuels établis. (…)
Dans les termes de Jean-Luc Godard selon lequel «La culture c'est la règle, l'art c'est l'exception», disons qu'en quelques années seulement, l'art s'est fait absorber par la culture. Alors que l'art est de l'ordre de l'exception, il pourrait bien avoir aujourd'hui basculé dans celui de la règle. Au détriment, peut-être, de son potentiel critique, de son caractère intempestif, voire de sa sensibilité aux pulsations souterraines du monde. Au détriment, aussi, de sa visibilité. Car tel est le paradoxe: à trop être montré, diffusé, utilisé par les machines culturelles, l'art se banalise, s'émousse, et se dissout dans la marchandise, dans le produit, dans l'usage, dans la décoration, ou dans l'animation commerciale, culturelle, ou politique.
De toute évidence pour moi, la « mauvaise réputation » que me prêtent certains de ses individus répond au but de se défausser de leur mauvaise conscience, et fait partie de cette « exception » que pointe André Rouillé. Une exception que je revendique ici, pour ma part, haut et fort, comme une des qualités existentielles premières pour tout artiste digne ce nom.
Et si ce pamphlet contribue encore un peu plus à ma mauvaise réputation, tant pis pour moi (ou plus sûrement tant mieux !) je persiste et le signe des deux mains.
Fred Forest
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05/08/2010
LA BIENNALE DE FRED FOREST EN CONCURRENCE AVEC LA BIENNALE OFFICIELLE DE SAO PAULO
LA BIENNALE 3000 EN CONCURRENCE DIRECTE AVEC LA 29 ème BIENNALE OFFICIELLE DE SAO PAULO DU 25 SEPTEMBRE AU 12 DECEMBRE 2010
FRED FOREST ET DES ARTISTES BRESILIENS LANCENT LA BIENNALE 3000
UNE BIENNALE POUR LE FUTUR : SANS COMMISSAIRE, SANS BUDGET, SANS LIEN AVEC LA SPECULATION QUI SEVIT DANS L'ART DU MARCHE.
Une Biennale forte déjà de près de 3.000 participations..
UNE BIENNALE SUR INTERNET !
http://www.biennale3000saopaulo.org/
UNE BIENNALE QUI AVEC LE WEB2.0 UTILISE TOUTES LES RESSOURCES DES TECHNOLOGIES DE COMMUNICATION MODERNE POUR METTRE EN PLACE L'ART DU FUTUR
La défaite du Brésil à la dernière coupe du monde a laissé un goût d’amertume, voire de colère, dans le cœur de tous ceux qui aiment ce pays. Le Président Lula, lui-même, s’est laissé aller à des propos peu amènes à l’égard de ceux qu’il estime responsables de cette catastrophe que beaucoup jugent nationale. Le sport contribue en effet aujourd’hui autant que le politique au prestige d’une nation. Le sport, la culture et l’art sont également des vecteurs de rayonnement non négligeables. Le Brésil, avec la prochaine 29e Biennale de Sao Paulo, joue une carte décisive pour redorer le blason d’un pays en plein développement qui mérite un rôle premier au plan international. Qu’en est-il par ce que nous en savons déjà par sa préparation ? L’affaire il y a un an à peine était déjà mal partie. Personne de volontaire pour en assurer la présidence et essuyer les plâtres au point que moi-même, soutenu par un bon nombre d’artistes brésiliens, je présentais ma candidature. Il fallait voir dans cette initiative au-delà de son ironie, bien entendu, des propositions sérieuses répondant à une nécessité de démocratisation de l’art. Une démocratisation de l’art et de ses structures, traditionnelles et élitaires, dans un pays où le Président est, lui-même, issu des couches populaires. Des structures sclérosées, gangrénées, comme pour foot ball par l’argent-roi, le manque d’éthique, la spéculation et les manipulations en tous genres.
Situation intenable à long terme avec son cortège de fausses valeurs générées par un marché international dont les figures emblématiques portent pour nom Jeff Koons et Damien Hirst...
Le Brésil à mieux à faire avec son expression politique ancrée dans les couches populaires profondes qu’à suivre à la lettre et d’une façon servile les ordres du marché, dictés par Wall Street à travers les grands collectionneurs.
Avec le démarrage du 3ème millénaire et la refondation qui s’amorce des valeurs, le Brésil, mieux que tout autre pays, est appelé jouer un rôle moteur dans le changement de civilisation qui s’amorcent, et dont les signes se multiplient avec la crise économique et morale qui frappe le monde.
Après le football quelles sont donc les chances de la 29 ème Biennale dans ce sens ?
Après la difficulté de trouver un candidat pour assumer le rôle de Président, dont personne ne se risquait à briguer l’honneur, le candidat pressenti, et nommé, finalement, a fait l’objet d’une vive polémique. On évoquait le conflit d’intérêt du fait du rôle actif et de l’implication de son épouse dans le marché de l’art. Mais à défaut d’un autre candidat, les instances décisionnaires furent bien obligées de s’en accommoder, bon gré mal gré...
Le staff des commissaires fût nommé et comme on estimait que la tâche serait très lourde à supporter on mit deux universitaires au commandement à la tête d’un équipage hétéroclite. La présence de ces deux commissaires n’a nullement clarifié un propos sur l’art rendu plutôt confus, et où les velléités d’illustrer un débat autour de l’art et du politique ont tourné court et sont passées à la trappe.
Mais le reproche le plus fort que nous pouvons adresser à cette 29 ème Biennale, c’est de rester délibérément ancré dans les formes de présentation et les structures organisationnelles d’un passé révolu, si l’on en juge par les transformations drastiques qui affectent le monde.
Il suffit de regarder autour de nous pour constater l’impact des techniques et des sciences, sur la vie de chacun, et combien au niveau même du quotidien la vie de tous est radicalement changée par la généralisation et la miniaturisation des moyens de communication. Ce que Vilem Flusser avait déjà, en visionnaire averti, avec quelques artistes des années 70 mis en exergue et analysé.
Je prends le pari que les objets présentés dans cette biennale ne seront représentatifs que d'un passé déjà révolu dans leur dispositif comme dans leur fonction. Qu’ils ne traduiront pas les formes de la vie qui sont devenues désormais les nôtres et dont les divers utilisations d’Internet ne sont qu’un exemple parmi d’autres. Touchant au social, au médical, au travail, aux vacances, à l’économie, à la gestion du savoir et à je ne sais quoi d’autre encore ?
Toujours par anticipation, en 1975, j’avais proposé pour la XIII biennale de Sao Paulo en 1975, la Biennale de l’an 2000...
En 2006 pour la 27ème Biennale je proposais sans succès à Lisette Lagnado une Biennale alternative sur Internet surnommée Biennale 3000
En 2008 pour la 28 ème Biennale j’ai proposé à Ivo Mesquita la Biennale de l’an 3000. Une biennale en ligne vraiment représentative de notre temps.
Sachant que la persévérance paye toujours à long terme, je propose cette année une Biennale 3000 relookée et opérationnelle qui a reçu déjà les travaux de plus de 3000 participants...
http://www.biennale3000saopaulo.org/
Une Biennale démocratique, sans commissaire , où l’effet de libre participation et de réseau social, répond aux aspirations, aux orientations et aux tendances les plus actuelles. Une Biennale sans les lourdeurs politico-administratives des grosses machineries institutionnelles er économiques. Une biennale sans budget nécessaire, autogérée par les artistes eux-mêmes
Une Biennale qui requiert l’éthique d’une société nouvelle. Société dans laquelle l’art joue un rôle de régulation critique par rapport à l’arbitraire des pouvoirs de toutes sortes Une biennale enfin qui pratique la transparence par rapport aux compromissions et spéculations du marché
Faites-vous à titre individuel ou collectif le propagandiste de son succès dont la communication virale démontrera que les artistes et les hommes et femmes de bonne volonté sont capables de détourner les pouvoirs indues et abusifs pour instaurer une société meilleure.
ARTISTES MANIFESTEZ VOTRE COHESION DANS L'ACTION EN PARTICIPANT A LA BIENNALE 3000
DIFFUSEZ PAR TOUS LES MOYENS DONT VOUS DISPOSEZ
SON URL :
http://www.biennale3000saopaulo.org/
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